Un Italien de 78 ans est le premier Européen décédé après avoir été infecté par le nouveau coronavirus en Italie, où une partie du nord de pays s’est barricadé depuis vendredi 21 février après plusieurs cas de contaminations. Une autre personne est morte dans la péninsule, une femme de 75 ans.
Le premier patient était hospitalisé depuis une dizaine de jours en Vénétie, dans le nord de l’Italie, pour une maladie non liée au coronavirus, selon le ministère de la Santé, mais un test a confirmé qu’il avait été contaminé. Adriano Trevisan, maçon retraité, faisait partie de nouveaux cas répertoriés infectés en Vénétie.
Au total, l’Italie compte désormais une quarantaine de cas de contamination dont au moins 32 en Lombardie autour d’un foyer identifié à Codogno, à 60 km de Milan, 7 en Vénétie, venus s’ajouter depuis vendredi à trois premiers cas soignés à Rome, selon la télévision Sky Italia. La péninsule est désormais le pays le plus touché en Europe par l’épidémie
Cinq médecins et onze autres personnes ont été identifiés comme porteurs du nouveau coronavirus en Lombardie. A part les médecins, les autres personnes fréquentaient le même bar et le même groupe d’amis.
Dans les rues de Codogno MIGUEL MEDINA / AFP
Sur les trois cas de Vénétie, le président de la région Luca Zaia, interrogé sur Rainews24 s’est dit perplexe samedi matin: «nous faisons faire des tests dans leur entourage, la grande question c’est l’origine (de ce foyer) car ces personnes n’avaient eu aucun contact avec des Chinois ni des contacts particuliers» avec des personnes de retour de Chine.
Au sud-est de Milan, plus de 50.000 personnes sont priées de rester chez elles. MIGUEL MEDINA / AFP
Cette vague de contaminations a contraint les autorités italiennes à prendre des mesures drastiques. Bars, écoles, églises ou encore stades : les lieux publics ont été fermés vendredi pour une semaine dans onze villes du nord de l’Italie. La mesure touche aussi les bibliothèques, les mairies, les magasins ainsi que les nombreux défilés de carnavals organisés en cette période de l’année. Les écoles étaient fermées samedi dans la grande ville proche de Cremona. Des trains ont été stoppés en gare de Milan et Lecce (Pouilles) vendredi soir le temps de faire descendre des passagers présentant des symptômes grippaux.
La décision de semi-confinement d’une dizaine de villes a été prise par le ministère de la Santé. Le chef du gouvernement Giuseppe Conte a convoqué une réunion spéciale samedi avec la protection civile, soulignant que l’exécutif envisage de prendre d’autres «mesures extraordinaires».
À Codogno. MIGUEL MEDINA / AFP
Dans une zone située à environ 60 km au sud-est de Milan, plus de 50.000 personnes sont priées de rester chez elles et d’éviter les lieux fermés. Au total, 40 stades et salles de sports seront fermées aux compétitions amateurs ainsi que les lieux de culte.
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Aucune certitude
«C’est incroyable: maintenant la (situation de la) Chine que nous voyions à la télévision, c’est chez nous», a confié le propriétaire d’une boulangerie de Codogno interrogé par l’agence Agi.
Le premier cas de Codogno, un Italien de 38 ans, cadre chez Unilever, est hospitalisé en soins intensifs en état grave. Son épouse enceinte de 8 mois, un ami avec lequel il jouait au football et trois personnes qui fréquentaient un bar dans la petite ville proche de Castiglione d’Adda, font partie des cas avérés.
Les autorités sanitaires de la Lombardie n’ont pas identifié avec certitude la personne à l’origine de la contagion, mais ce pourrait être un Italien rentré de Chine en janvier qui aurait dîné à plusieurs reprises avec le manager de 38 ans.
Dans les rues désertes de Codogno, samedi 22 février. MIGUEL MEDINA / AFP
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